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Souffrance au (ministère du) travail


La position de SUD Travail Affaires sociales

Quelle est la position défendue par SUD T-AS sur le terrain auprès des agents, dans les Commissions Locales de sécurité, dans les CHS, dans les CHSR, auprès des DIRRECTE, au CHSM ?

Sachez qu’elle ne diverge pas, qu’elle est toujours la même (voir déjà le tract suite au CHSM du 28 mars 2007 reproduit en partie ici), quoi qu’on veuille nous faire dire.

La souffrance au travail, dans nos services, comme partout ailleurs dans la fonction publique et dans le secteur privé est due à :

• l’organisation du travail (le décalage entre le travail prescrit et le travail réel qui doit notamment faire avec le manque de moyens, les contraintes toujours plus nombreuses, les méthodes qui déstructurent des collectifs de travail-la mise en concurrence des agents,…)

MAIS AUSSI

• le facteur humain, le rôle tenu par la hiérarchie : la hiérarchie a souvent des méthodes d’un autre âge : aucun dialogue, aucune discussion, « j’ordonne, j’exige, j’impose… », retrait de primes, refus de proposer à la promotion, mise en place d’un climat social délétère dans le service, contraintes diverses, ordres et contre ordres avec plus ou moins de zèle, harcèlements à la petite semaine dans la manière de gérer collectivement et individuellement les personnels. Les agents vivent cela au jour le jour, ce qui leur rend le travail, la vie insupportable (il n’y a qu’à demander aux agents qui travaillent ou ont travaillé par exemple au hasard dans les départements 54, 79 …)

Ces deux catégories de facteurs sont plus ou moins prépondérantes l’une par rapport à l’autre selon les situations. Dans tel cas, la principale cause de la souffrance sera plutôt à chercher du côté de l’organisation du travail, dans tel autre cas, dans le facteur humain (comportements
hiérarchiques anormaux et pathogènes par exemple), mais ils sont interdépendants. Une personnalité pathologique prospèrera plus facilement dans une collectivité de travail déjà dégradée et contribuera à aggraver cette dégradation.
S’en tenir exclusivement aux facteurs organisationnels c’est considérer que les agents et les responsables sont des robots appliquant de manière uniforme les directives de leur hiérarchie, c’est déresponsabiliser l’auteur des faits et passer à côté du facteur humain parfois prépondérant.

S’en tenir exclusivement au facteur humain, c’est ne pas voir, donc ne pas traiter les souffrances générées par les facteurs organisationnels, c’est rejoindre en ce sens la position commode du patronat pour lequel la souffrance au travail n’est qu’une affaire d’individus, de causes individuelles et personnelles tant du côté de la ou des victimes que du côté de l’auteur des actes, renvoyé dès lors à son comportement pathologique sans voir que le cas échéant l’organisation du travail a permis à ce comportement de se développer.

Nous pensons que, comme le prévoit le code du travail, lorsqu’un ou des agents sont confrontés à ces situations, qu’ils font état, implicitement ou explicitement de leur mal être, de leur souffrance, la cause de la souffrance qu’elle soit collective ou humaine doit être traitée sérieusement traitée : : l’organisation du travail doit être modifiée le cas échéant en profondeur, le responsable doit être retiré du service, du département, de la région,…et ne plus être mis en situation de réitérer ses actes ailleurs.

Il s’agit de la mise en œuvre de la prévention et de la protection de la santé physique et mentale, des principes généraux de prévention qui doit être exercée par le chef de service, ou le responsable hiérarchique de celui-ci en fonction des situations.

Il faut cependant souligner qu’avant mars 2007 au CHSM les organisations syndicales avaient posé le problème de la souffrance au travail des agents et qu’une fin de non recevoir leur a toujours était servie.

3 ans après … aucun plan de prévention national n’a été fait…. 3 ANS APRES !

Il n’est pas possible de dire que se sont les OS qui ont opposé un blocage car ce n’est qu’en mars 2010 que l’Administration présente le « questionnaire SUMER » au CHSM .
SUMER est une enquête réalisée périodiquement dans le secteur privé et elle s’effectue avec le concours actif des médecins du travail volontaires. Or ce qui est proposé au sein de notre ministère, c’est de faire le questionnaire SUMER sans les médecins. En effet, selon Monsieur ALLAIRE il y en a trop peu de médecins dans nos services ! Il s’agit donc d’une démarche purement administrative, chaque agent se trouvant devant un questionnaire sans accompagnement ni explication appropriée. C’est pourquoi les organisations syndicales ont unanimement rejetée cette démarche.

Les situations de souffrance passées vécues par les agents et les situations de souffrance actuelles ont permis de faire les constats nécessaires pour que soit lancé un vrai plan d’action, attendre encore un nouveau pseudo diagnostic fera perdre un temps précieux. ! Il n’est plus temps de diagnostiquer il est temps d’agir, de prendre des mesures fortes et effectives pour assurer la sécurité et pour protéger la santé physique et mentale des agents. L’employeur doit prendre des mesures nécessaires il est tenu à une obligation de résultat, c’est cela que nous attendons !

Nous vous recommandons donc la lecture de ce qui suit, qui reprend intégralement l’exposé de Christophe DEJOURS, lors d’un CHSM ministériel le 28 mars 2007, soit il y a plus de trois ans.
Quels sont les enseignements tirés par notre administration après cet exposé extrêmement clair ?
Nous vous en laissons juge…

A lire en téléchargeant le document ci-dessous :

Tract SUD souffrance au (ministère du) travail_juillet 2010


Article publié le mercredi 14 juillet 2010