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La Niouze-Letter des L’UDdistes03* (Mai 2017)

* Et oui, on change encore de nom à l’image des réorganisations permanentes de nos services et puis là on peut encore faire un jeu de mot : le luddisme est un mouvement de révolte des ouvriers du secteur du textile en Angleterre au début du 19 ème qui par leur action de « briseurs de machine » exprimaient une critique du mode de relations sociales engendré par le règne de la machine (qui éloigne moralement les hommes en les unissant mécaniquement. D’où le rôle qu’elle peut aussi jouer dans la division des individus.) Le débat est encore d’actualité, les machines aujourd’hui sources d’aliénation dans nos services sont bien tous ces outils informatiques qui sont uniquement présents pour chiffrer et qui brisent les liens humains (WIK’IT, ODR, RenoirRH, GPLI, etc.)

LA VERITE ALTERNATIVE :
« ON NE VOUS EN RETIRE PAS, ON VOUS EN DONNE MOINS »

Baisse des effectifs et désorganisations

Ce n’est une nouvelle pour personne, la baisse des effectifs dans nos services se poursuit durement. Nous vous avons transmis les différents comptes-rendus d’instance et tracts syndicaux le démontrant dans tous les services.
Au niveau national, entre 2009 et 2016, nous avons perdu 1843 postes, soit près de 20% des effectifs. Ce sont les contrôleurs du travail (-23%) et les adjoints (-26%) qui ont payé le plus lourd tribut.
En 2017 : encore 150 postes de moins.

Pour Auvergne-Rhône-Alpes, une baisse de 16.77% sur la même période avec 38 postes supprimés avant la fin de l’année.
Concernant l’Allier :
-  nous avions 14 agents de contrôle en section d’inspection en 2009, depuis la réforme de l’inspection = 11 ;
-  perte d’un poste de CDET sur 3.

Lors de notre rencontre avec le RUD, il nous a été confirmé la suppression de deux postes (1,8 ETP). Les fonctionnaires étant considérés comme des dinosaures, on parle désormais de « gel de poste ». Qui peut un instant croire qu’un jour ces postes seront dégelés. Les « misters freeze » vont traîner encore longtemps dans le congèle. Le mouvement est en marche ! et ne va sans aucun doute pas reculer. Après le départ du CDET en 2016, poste qui nous avait aussi été présenté comme gelé, le poste n’a pas été ouvert à la vacance et c’est encore les agents qui doivent supporter la charge de travail supplémentaire induite car le travail, lui, n’est pas gelé.

Pour les tâches redistribuées, certains agents ont appris avec surprise et joie par mail qu’elles leur avaient été affectées.
Nous avions bien demandé à notre direction de faire preuve de communication dans les changements affectant l’UD mais pas que les agents découvrent de cette façon le nouveau contenu de leur poste !

SCT

La loi travail, que nous avons tous réclamé avec ferveur, a prévu un droit pour les employeurs de moins de 300 salariés d’obtenir de l’administration dans des délais raisonnables, une réponse personnalisée sur une question d’application du droit du travail. La conséquence directe du nouvel article L.5143-1 du Code du Travail est la mise en place d’une offre TPE-PME territorialisée qui sera prise en charge par la SCT dans le 03.

Pour l’instant, l’organisation n’est pas arrêtée. Ce sera le chantier de la future cheffe de la SCT à sa prise de poste. Merci le cadeau. Car à effectif constant (a priori pour cette année), le service devra assurer de nouvelles missions qui ne sont pas toutes encore bien clairement établies. La direction nous indique que ce service doit être pro-actif (nous adorons cette terminologie, parce qu’avant on était ante-passif ?). On sait simplement que des contacts doivent être pris avec les entreprises, les chambres consulaires, les prescripteurs afin de délivrer des informations collectives : informer pour mieux faire connaître le droit pour qu’il soit mieux appliqué. Le problème c’est que notre direction croit vraiment qu’en organisant des séminaires, les employeurs vont faire allégeance au Code du Travail. Encore un déni de la réalité. Dans un sens, dans leur logique, tout est cohérent : prendre des agents pour prêcher la bonne parole aux fidèles employeurs qui n’auront plus besoin d’être contrôlés donc les baisses d’effectif se justifient là aussi.
Concernant la plateforme de renseignements téléphoniques, la direction nous indique qu’un diagnosTOC a été fait sur les effectifs consacrés aux renseignements. Nous nous interrogeons fortement sur la pertinence de ce genre de diag qui est logiquement biaisé puisqu’il ne prend pas en compte les nouvelles missions (en outre, les missions MOE revenant au service à effectif constant) et donc les temps consacrés : ben oui, puisqu’on ne sait rien précisément.

Nous dénonçons la détérioration des liens entre la SCT et les services d’inspection engendrés, la charge de travail supplémentaire qui va être portée par les collègues et la moins bonne disponibilité des agents de renseignements auprès des travailleurs au profit encore une fois des employeurs. Ce sont encore les plus précaires qui vont être touchés par la baisse des missions de service public alors même que ce service a toujours fait la preuve de son efficacité.
Nous avons demandé à ce que les agents du service soient plus qu’étroitement associés aux discussions ainsi que les agents de l’inspection qui sont directement concernés par cette réforme.

Inspection du travail

Dans le 03, nous sommes au courant que les chronos des agents sont en cours d’épluchure afin que notre hiérarchie puisse rendre leur tableau de diagnostic des services de l’UC. Tout ça pour travailler sur la reconfiguration des UC, la direction nous précisant « globalement le Pôle T [en ce qui concerne les effectifs] a été relativement épargné [on appréciera le « relativement »] et il faudra bien que le Pôle T paie son tribu ». C’est très clair, non ?

Les points sur lesquels s’appuient le diagnostic des UC ne renvoient qu’à des questions individuelles sans évidemment s’interroger sur les suppressions de postes et leurs conséquences ainsi que sur les réorganisations structurelles des services. Et on reparle de quoi ? Des agents « décrocheurs » !

Vous avez compris que le ministère considère les agents d’inspection comme des décrocheurs mais dans le 03, on est a priori les pires des décrocheurs, il y a sûrement aussi une hiérarchie sur cette question. On se rappelle les propos rapportés par notre directeur : « au niveau régional, le 03 c’est l’encéphalogramme plat de la DIRECCTE » et d’en mettre encore une couche lors de la dernière réunion de service sur notre incompétence et notre inactivité. La dessus on a du mal à suivre : on nous a fait ce reproche sur la base des remontées WIK’IT, une fois ceux-ci mis à peu près à jour, la hiérarchie était satisfaite et maintenant, rebelote, on redevient nul. Bon, en fait, on comprend très bien que n’importe quel argument est bon à prendre pour justifier les suppressions de poste et que ce diagnostic va leur permettre d’ « objectiver » la nécessité de « conduite de changement ». Cela ne va pas seulement toucher le nombre de postes mais aussi de continuer dans la pression de la ligne hiérarchique et dans la redéfinition de nos missions.

Dans la préoccupation constante de remplir au mieux nos missions de services publics, dans l’Allier, nous avons toujours fait en sorte de s’entendre pour que le travail puisse continuer à s’effectuer (réforme IT, intérims pour longue absence, notamment). Et au final, à quoi bon ? Pour encore s’entendre dire que l’on est des bons à rien.

Le RUD et la RUC doivent nous faire une première restitution collective en réunion. La deuxième étape : si des sujets particuliers méritent d’être traités individuellement, ils le seront. Préparez-vous à quelques nuits d’angoisse. Refusons encore une fois d’être pointé du doigt collectivement et individuellement. Dans le cas d’une telle convocation à subir un tel entretien, venez nous voir.

ENTRETIENS PRO

Comme tous les ans, du grand n’importe quoi : entre ceux qui n’ont toujours pas été convoqués lors de l’exercice 2016, ceux à qui on demande de signer tout de suite, tout de suite, urgemment, ceux qui ont eu des comptes-rendus antidatés (notre cher RUD arrive à signer le compte-rendu d’entretien d’un agent avant même que celui-ci n’ait eu lieu), les fausses informations en cas de refus d’entretien, les commentaires particulièrement infantilisants et plus que scolaires mentionnés, etc.
Et comme l’an passé, la direction reconnaît que les retards lui sont individuellement imputables.Si comme le prétend la hiérarchie, c’est un moment important dans l’année pour l’agent, pourquoi ce cafouillage ?

Bon, à SUD, on ne va pas se battre pour que les entretiens pro soient rigoureusement mis en place puisqu’on est fondamentalement contre cet exercice qui ne vise encore une fois qu’à individualiser les rapports au travail, casser les collectifs et la solidarité, mettre en compétition les agents, imposer des objectifs chiffrés, créer l’arbitraire et qui nuit à la santé mentale des agents.
L’exercice étant tellement important que cette année l’instruction ministérielle précise que pour les agents qui ne se rendent pas à la convocation, on supprime le Complément Indemnitaire Annuel et des sanctions peuvent être appliquées. Des collègues de la région ont d’ailleurs reçu récemment des courriers leur rappelant leur obligation de se soumettre sous peine de sanction disciplinaire.
Concernant l’absence de versement du CIA comme sanction du refus d’effectuer l’entretien pro, notre directeur a commis cette désormais fameuse phrase : « on ne vous en retire pas, on vous en donne moins ! ». On rigole ou on pleure ?

La réponse est toute simple : dans sa volonté permanente de « moderniser » les services, il faut des agents dociles, docilité acquise par la peur, il faut supprimer tous les « contestataires » (sur ce point, voir notamment, le « Entrefous » d’avril 2017 de SUDTRAVAIL des Hauts-de-France) qui ne se reconnaissent plus dans les valeurs de notre ministère. (Nous vous invitons à découvrir la sociologue du travail Danièle LINHART qui notamment démontre en quoi le management moderne n’est que la prolongation du taylorisme et dont les politiques conduisent à réduire l’autonomie des agents qui sont délibérément fragilisés par les réorganisations incessantes).

La création d’un code de déontologie spécifique du service public de l’inspection du travail participe de cette idéologie dans le seul but de renforcer la contrainte sur les agents et dont nous avons vu un premier effet direct avec son appropriation par les défenseurs des employeurs pour attaquer les agents (nous avons vous transmis le document décrivant comment les employeurs peuvent l’utiliser contre les agents).
Comme si nous étions tellement déviants qu’il faut absolument nous recadrer strictement.

Attaques de l’intérieur et de l’extérieur.

Tous ces faits conduisent à un mal-être inédit dans nos services. Nous ne cessons d’alerter notre direction sur les conséquences de toutes ces réformes et du mépris qui est clairement exprimé dans notre département. Comme d’habitude, le déni. Ce n’est plus un fossé mais une faille sismique qui sépare la direction des agents. Si nous avons bien obtenu, après notre alerte, que certains comportements individuels ne soient plus de mise dans l’Allier (pourvu que ça dure), nous ne sommes absolument pas entendus sur les problèmes de fond.

Les résultats des élections présidentielles n’augurent qu’une poursuite amplifiée des réductions d’effectifs, de la destruction du code du travail et des réorganisations des services.

NOUS APPELONS, A L’INITIATIVE DES SYNDICATS SUD, CGT, CFDT, CNT, FO, FSU ET UNSA, LES AGENTS A SE METTRE EN GREVE LE 18 MAI ET A SE RENDRE AU RASSEMBLEMENT REGIONAL A 13 HEURES DEVANT LE SIEGE DE LA DIRECCTE A LYON.
NOUS VOUS INVITONS A ECHANGER TOUS ENSEMBLE LORS D’UNE HEURE D’INFORMATION SYNDICALE LE VENDREDI 12 MAI A 14 H EN SALLE DE REUNION

POINTS DIVERS

Nous avons demandé au directeur qu’une clarification et une évaluation de la charge de travail soit effectuée sur les missions effectuées par notre collègue chargée des fonctions supports. La direction s’engage à faire le point sur le sujet.

Nous avons redemandé la transmission du diagnostic amiante. Nous l’attendons encore. Ce n’est pas compliqué quand même, on lui [le RUD] a dit où il se trouve !

Concernant la médecine de prévention, pas d’avancée sur ce point. On fonctionne là encore en mode dégradé. Il faut savoir qu’en cas d’urgence, les agents peuvent saisir un médecin du travail de la MSA AUVERGNE. En cas de difficulté, n’hésitez pas à venir nous voir.

Un nouveau DIRECCTE a été nommé, en poste à compter du 1er juin 2017. Pour vous rassurer sur la future action de M. BENEFICE euh…BENEVISE, nous vous transmettons le savoureux bulletin régional de SUD TRAVAIL des HAUTS De France.


Article publié le vendredi 15 septembre 2017