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Ça rafle à tous les étages

Ils étaient dix-neuf ouvriers immigrés employés depuis plusieurs années dans une boite de métallurgie de la proche banlieue de Paris. Déclarés, payant impôts, ayant famille. Jusqu’à ce 11 janvier 2007 où deux zélés « collègues » ont débarqué et « découvert » que leurs titres de travail étaient des faux. Ils sont donc aujourd’hui dix-neuf licenciés : exclus du droit à l’assurance chômage, exclus du droit au RMI, bien sûr expulsables et donc rejetés dans la clandestinité. Dormez braves gens, l’ordre public gravement troublé par ces sans-papiers est désormais rétabli et soyez rassurés et l’employeur est lui, hors de cause.

On sait comment la police intervient désormais aux portes des écoles pour rafler les parents et les grands-parents sans papiers dont les enfants sont scolarisés. On voit aujourd’hui que cette idéologie gangrène certains esprits au sein l’inspection du travail. Pour ceux qui l’auraient oublié, le BIT a rappelé que le rôle de l’inspection du travail n’est pas d’être un instrument actif de « la régulation des flux migratoires », en clair, de la chasse aux sans-papiers.

Pour nous, le rôle d’inspection du travail consiste à faire appliquer par les entreprises un droit du travail protecteur pour les salariés. On en est loin dans cette affaire.

Nous ne pouvons que nous réjouir de la grève de solidarité des compagnons de ces dix-neuf salariés


Article publié le mercredi 27 juin 2007