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Procès d’Assises de Périgueux

Claude Duviau, l’agriculteur qui le 2 septembre 2004 a assassiné notre collègue contrôleur du travail Sylvie Trémouille et le contrôleur de la MSA Daniel Buffière lors d’un contrôle sur son exploitation, a été condamné le 9 mars dernier à 30 ans de réclusion criminelle.

La Justice a tranché et nous ne commenterons pas la hauteur de cette peine décidée par un jury populaire.

Nous tenons à rappeler qu’au cours de ce procès nous avons vu :
-des familles éprouvées, accablées, forcées d’entendre des horreurs sur celle et celui qu’ils et elles aiment, sans réagir, sans faillir. Nous avons admiré leur calme, leur retenue, leur exemplarité.

- des agents des ministères du travail et de l’agriculture ainsi que de la MSA présents, tous les jours coûte que coûte, malgré les difficultés pour rentrer dans le tribunal. Nous avons senti à quel point cette présence était nécessaire et utile à tous, au soutien que cela apportait aux familles et à la solidarité qu’elle a générée entre agents de contrôle.

Nous avons entendu le réquisitoire de Monsieur l’avocat général qui nous a redonné une légitimité. Qui, par la justesse de mots, de ton, a reconnu notre existence de fonctionnaire, notre utilité d’agent de contrôle, d’agent de l’état, d’un état de droit, qui permet à la société de fonctionner, et d’en faire fonctionner tous les éléments parce qu’il existe des règles et que nous en sommes un des maillons. Il a réaffirmé qu’au-delà de l’acte odieux c’est l’Etat de droit qui est visé, cet Etat qui doit garantir l’égalité de tous et qu’en conséquence un tel acte n’est pas un simple fait divers provoqué par un état financier et/ou une folie passagère.

S’agissant des ministres concernés (travail, agriculture et transports),depuis le 2 septembre 2004 ils sont restés dans un silence déconcertant.

Aucune condamnation de l’acte, aucun soutien clair et sans équivoque aux familles, aux agents de contrôle. C’est cela que nous déplorons et condamnons : la non réactivité, la non prise de position des politiques concernés, des ministres/employeurs.

S’agissant de certaines officines patronales officielles ou pas qui depuis quelques temps et notamment après le drame de Saussignac ont lancé des appels au crime, ont remis en cause la légitimité des contrôles et l’action de l’inspection, nous regrettons que jamais leur responsabilité ne soit mise en cause car, à notre avis, elles favorisent activement les tentatives de déstabilisation de l’Etat de droit.

Heureusement le verdict de la Cour d’Assises de Périgueux est tombé…

Paris, le 10/03/2007


Article publié le samedi 10 mars 2007